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Principales conclusions de la réunion inter-réseaux du 7 janvier 2019


L’heureuse surprise est que le mouvement des « gilets jaunes » a réussi, tout en étant centré sur la question nationale, à éviter le piège du nationalisme et des migrations, contrairement au Brésil, à l’Italie et à l’Allemagne. Mais ce n’est pas gagné non plus. La question qu’on se pose est de savoir comment construire des ponts, notamment avec la mobilisation écologique et les syndicats ? Il faut distinguer le court terme et le moyen-long terme.

A court terme, la question qui nous est posée aujourd’hui est une question de stratégie. L’essentiel est de débattre avec le mouvement des gilets jaunes pour renforcer la conscience que c’est la finance et non les migrants qui constitue le problème, et pour que le mouvement prenne en compte l’ensemble de la société. Il faut aider à converger la mobilisation sociale qui s’exprime à travers les gilets jaunes, la montée des revendications sectorielles, la mobilisation écologique et la mobilisation des associations. Cela passe à la fois par les ronds-points, les réseaux sociaux et l’attitude par rapport au « Grand débat ».

À moyen terme, nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris des changements politiques majeurs, en préparant des propositions autour des 3 axes qui ressortent des revendications des gilets jaunes :

- justice sociale et fiscale

- écologie

- démocratie.

Participer aux débats

Un travail d’éducation populaire sur les ronds-points


Localement, c’est sur les ronds-points que les associations peuvent le plus facilement jouer un rôle, dans la proximité. Pour cela, il faut inciter les militants associatifs à rencontrer, échanger, voir devenir des gilets jaunes actifs pour y faire un travail d’éducation populaire. Les gilets jaunes apprennent vite et font preuve d’une grande intelligence collective. Ils ont besoin d’éléments de compréhension, et non de solutions toutes faites, mais sont preneurs d’éléments d’analyse.

- Envoyer un message à l’ensemble des associations en leur demandant si elles ont des contacts avec les ronds-points, des témoignages, et les encourager en leur envoyant des outils simples. Notre force est dans le nombre d’associations capables de se mobiliser. Il faut engager les associations qui font partie du CAC et les antennes locales des réseaux nationaux à participer aux débats, faire connaître les situations, apporter des explications et des propositions,

- Apporter des arguments. Le rôle du national est d’alimenter les militants de terrain en argumentaires, faire circuler les initiatives remarquables (comme l’appel de Commercy). Commencer par les 5 mesures reprise dernièrement par Tadei, toutes issues des mvt MAIS = important de bien lier le social et l'écologique.

La participation au Grand débat Macron et/ou aux débats parallèles


La participation à ce Grand débat ne fait pas l’unanimité. Beaucoup d’associations y participeront, même si cela ne débouche sur rien et sert de justificatif à la poursuite des politiques gouvernementales. D’autres ne participeront pas et mettent en place des initiatives parallèles. Le collectif de Commercy organise le 26 janvier une rencontre des appels.

- Participer à la rencontre de Commercy du 26 janvier

- Informer sur les initiatives parallèles organisées sur certains territoires

- Demander aux associations qui participent au grand débat officiel de faire remonter les informations

- Fournir pour ces débats 2 ou 3 propositions fortes et offensives sur le fond afin d’essayer de les faire passer, de se faire entendre.

Répondre à la lettre de Macron


Emmanuel Macron s’apprête à envoyer une lettre aux Français aux alentours du 15 janvier. Il est proposé d’y répondre de la même façon en donnant par la même occasion des éléments de réflexion. Il est possible de commencer à travailler sur cette réponse avant même d’avoir la lettre, car la rapidité est essentielle dans cette guerre médiatique.

Etre présents sur les réseaux sociaux


Il faut pour être entendu se brancher sur les multiples flux de communication sur Facebook, Telegram, etc.

- Prendre contact avec des gens qui savent comment travailler sur les réseaux sociaux (le CRID a travaillé avec « Partager c’est sympa » (voir ici) qui faisait tous les matins une vidéo de 5 minutes au FSM de Bahia) et faire un mode d’emploi pour les associations.

- participer aux forums de discussions sur Facebook, Telegram, etc. pour éventuellement recadrer les débats, donner des éléments d’analyse et des liens. Cela implique une multitude de participations qui doivent être prises en charge localement (sur les réseaux sociaux de l’Essonne il y a 3 boucles : action, réflexion, logistique). Si on repère les adresses des boucles il est simple de poster des éléments lisibles en 5 minutes.

Des initiatives communes

Une coordination des initiatives et des propositions


Le groupe a discuté de la mise en place d’une coordination des initiatives et des propositions. Pour les participants le CAC est légitime pour le faire.

- Élargir le cercle que nous constituons aujourd’hui et faire une réunion plus large incluant tous ceux qui sont sur les mêmes bases de transformation sociale.

Un outil de mise à disposition des informations


Il est proposé de mettre en place un outil de type YesWiki, ou Gare centrale, où les associations peuvent trouver les informations dont elles ont besoin sur les différentes questions et en déposer aussi de façon simple. Le tableau de 4 pages fait par Didier constitue une base, qui n’a pas vocation à être fournie directement aux gilets jaunes mais constitue la trame de cet outil. Il est envisagé de sélectionner 5, puis 10, puis progressivement 40 thèmes pour établir des fiches résumées.

- Olivier prépare l’outil qu’on pourra commencer à remplir

- Didier complète le tableau des propositions en y intégrant des propositions ou des témoignages émanant des gilets jaunes, mais aussi de participants aux marches pour le climat ou d’autres acteurs du mouvement social, et en indiquant des liens vers des documents plus longs et des sources plus détaillées.

Cependant, les sources sont souvent trop détaillées, avec des rédactions de type technocratique ou universitaire. Le problème sera de rédiger des articles courts et diffusables pour expliquer chacune des mesures de façon accessible.