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Retrouvez la synthèse de l'atelier "marchandisation"


Parcours d'atelier du 14/04/22 - séminaire Villarceaux "Comment faire de nos combats associatifs des combats (pour les) communs ?"


Synthèse de l'atelier : Comme lutter contre la marchandisation de l’action associative ?

Animation Marianne du CAC

Introduction à l’atelier :

  • Le chantier
    d’un observatoire de la marchandisation de l’action associative
    est ouvert parce que
    ... le collectif des associations citoyennes s’est créé sur la lutte contre la marchandisation et financiarisation de l’action associative, à l’époque en 2010 contre la circulaire Fillon, qui s’inscrit notamment dans le développement des appels d’offre comme mode de financement de l’action associative. Le CAC a été l’un des premiers a alerté en France sur l’arrivée des contrats à impact social, ces contrats qui font de l’action associative un produit de placement financier aux frais de la puissance publique. Au delà de ces outils financiers, la tendance à la marchandisation et la financiarisation de l’action associative s’accélère, le collectif pense qu’il faut se donner les moyens pour pouvoir les comprendre pour y résister et faire des contre-propositions. Nous voulons avec cet observatoire améliorer notre veille informationnelle, accroitre notre capacité à créer et à mettre à disposition des outils pédagogiques sur le sujet, augmenter nos capacités de résistance.

  • Son ouverture date de ...
    la première note d’intention du CAC sur cet observatoire date de 2021 même si la réflexion a démarré avant, un groupe de travail sur la financiarisation existe au CAC depuis 2014 – 2015.
  • Il est porté ...
    pour le lancement par le CAC mais le principe est de faire de cet observatoire un espace commun de travail.
  • Voici où il en est ...
    nous avons depuis entrepris la création d’un site web (des pages wiki) qui tente d’organiser toutes les informations et analyses que le CAC a produites ou emmagasinées sur le sujet ; nous avons lancé le Klaxon ! une lettre d’information mensuelle qui recense l’actualité sur le sujet ; nous préparons une première rencontre en mai des associations qui seraient intéressées pour être partie prenante de cet observatoire. L’observatoire sera officiellement lancé à la rentrée prochaine et dans la foulée devrait sortir son premier rapport.

  • Voici comment il pourrait continuer...
    L’étape importante aujourd’hui est que d’autres associations se saisissent de ce projet pour venir y apporter leurs réflexions mais aussi mettre en valeur ou faire avancer leurs propres travaux sur ces questions. Nous voulons proposer des modules de formation sur le sujet mais également faire de cet espace un lieu de recensement d’autres modalités de financement du monde associatif, des modèles alternatifs.

  • Voici la manière dont on peut rejoindre ce chantier...
    En participant à la très prochaine rencontre de réflexion sur l’observatoire qui aura lieu en mai. En s’abonnant au Klaxon !, en faisant des propositions, part de ses attentes, ses réflexions, ses réactions… déjà autour de cette table.

Il est ressorti des deux ateliers les orientations et propositions suivantes :
La question du périmètre de travail de l’observatoire et de la définition du terme de marchandisation paraît un préalable nécessaire aux travaux.
  • • Il nous faudra poser des balises, pourrait-on intituler l’observatoire de la marchandisation de l’intérêt général parle-t-on par exemple de l’action associative ou de l’action sociale ? Dans ce cas, tout le champ des Ehpad doit entrer dans le cadre de l’observatoire ce qui augmente considérablement son périmètre.
  • • Il faut passer du temps sur la méthode que développera l’observatoire, par exemple, est-ce que toutes les conséquences du managérialisme seront étudiées ?
  • • Il semble important d’inscrire les travaux de l’observatoire dans un contexte historique et mondial, notamment en élargissant le champ aux associations humanitaires à la pointe des effets du managerialisme (criblage des bénéficiaires) et de la marchandisation.
  • • Il paraît essentiel de donner la parole aux salariés des structures touchées par la marchandisation et aux usagers de ces structures.
L’observatoire pourrait être le lieu de réflexion et d’action pour :
  • • réfléchir aux moyens et méthodes pour porter un non collectif face à certaines demandes ou contraintes des financeurs (type criblage des bénéficiaires ou formatage des financements de certaines fondations)
  • • Défendre la subvention publique
  • • Refuser d’être une caution morale ou environnementale, défendre une vision politique et transformatrice.
  • • Décrire ces phénomènes sans binariser, avec humour, éviter de se mettre à dos les associations qui vivent ces transformations voire les acceptent.

La méthode pourrait consister à partir du réel, de situations réelles pour créer des outils d’analyses comme :
  • • Se donner des critères qualitatifs, des grilles d’analyses sur les financements privés ou publics ; savoir de qui on accepte l’argent ; un mini-observatoire des fondations
  • • Repérer les signaux faibles d’une marchandisation, les transformations sont rarement brutales mais avancent petit à petit. La financiarisation se glisse dans les interstices comme, par exemple, la vente des données personnelles liée aux logiciels utilisés.
  • • Imaginer des check list pour repérer ces signaux (le Refer en propose une à ses adhérents)
  • • Construire un lexique pour reprendre nos mots volés.
L’observatoire pourra explorer les alternatives en :
  • • Défendant l’économie associative hors des logiques de marche, en montrant que les associations produisent de la richesse, changer notre discours, ne pas s’excuser d’exister.
  • • Défendre les logiques de mutualisation, de coopération, d’entraide.
  • • Montrer comment des associations aux prises avec la marchandisations bricoles, inventent, trouvent éventuellement des moyens de contournement…
  • • Faire le lien avec d’autres observatoires, notamment celui sur les services publics…


Ressources existantes