OCMAA


PAD NOTES COMPLÉMENTAIRES RÉUNIONS DE LANCEMENT DE L'OCMAA
observatoire citoyen de la marchandisation de l'action associative


Réunion du 22 juin 2022

autour de la table/visio
Didier - Avenir éducs
Fleur - MCD
Gilles - CAC
J-Baptiste Jobard - CAC
Maël Pousset - MRJC
Marianne Durand - Ligue 95
Marianne Langlet - CAC
Olivier Picot - CAC
Pierre Smet - Collectif21
Sylvain Celle -
Tarek Daher - Mouvement des Régies de Quartier
Florence M'Sili -
Eric Denoyelle - Collectif pour une ethique en travail social
Isabelle Boyer - CAC

Marianne présente l'actualité depuis la dernière réunion


Références - auteur.es - chercheurs/chercheuses
- Michèle Chauvière [livre] Trop de gestion tue le social - https://journals.openedition.org/lectures/597
- Marion Studer - [thèse] sur l’évaluation à impact social


Le Thème de l'évaluation

Véritable injonction des financeurs
Modifie le fonctionnt de l'asso
s'invite de + en +
en creux cela pose une question permanente : à quoi ça sert ce que vous faites... derrière on sent le soupçon d'inutilité.
S'impose également l'idée que l'évaluation serait neutre
or cette approche peut conduire à financiarisé et dépolitisé le travail des associations.
Tout cela est lié à "l'impact social"... "le propre de l'impact social est d'être mesurable" pour N Chochoy
Approche managériale, si il y a un problème, il y a une solution technisiste qui peut être trouvée

On constate l'émergence d'un marché de l'évaluation associée à de multiples initiatives (colloques, études etc) qui tendent à rendre "naturel" et légitime cette approche
"une idéologie qui colonise le monde associatif" d'après M Studer... Clairement les pouvoirs publics encouragent cette tendance, cf le rapport rendu au printemps (rapport en partie confié à... KPMG)

D'ailleurs on remarque que le terme même "associations" tend à disparaitre au profit de "projets", "acteur" "entrepreneur social" etc


Présentation Tarek DAHER - (Mouvement des Régies ex-CNLRQ)

INTRODUCTION AVANT DE PRÉSENTER LES TRAVAUX RÉALISÉS

- qu'est-ce qu'un projet de régie de quartier et qu'est-ce que son utilité sociale ?
réponse difficile car c'est d'abord un projet politique qui consiste à considérer que ces territoires sont des biens communs et donc impliquent des réponses collectives. Dans cette optique la régie est un outil pour construire un projet politique collectif sur des territoires où souvent il y a des pbtiques fortes.
L'idée est que les hbts soient au centre comme acteurs et bénéficiaire de la démarche
Concrètement dév de métiers de la gestion urbaine (garages, espaces verts et plein d'actions économiques)

à la croisée de dév économique et dév social local et... du community organizing

- Dans le cadre des AAP, appels d'offres etc on nous demande nos "mesures d'impact"
on y répondait comme on pouvait, parfois grâce à des "pirouettes"

on a, historiquement, construit notre propre réseau d'experts, propres démarches, pour que la technique ne l'emporte pas sur le projet politique. Demande des marches publics, appels à projet demandent mesure d'impact, des partenaires locaux et nationaux sur la mesure d'impact. Régies sont des AIE, et vu comme le plus important. On répondait longtemps qu cela nous intéressait pas et que nous avions des signaux faibles (en 2005 pendant les émeutes, aucune régie n'avait été brulé) peut-être que cela veut dire en creux qqc, mais arrêtez les pirouettes et se mettre au travail. On a fait appel à l'institut Godin. D'abord une journée de travail pour interroger l'ensemble du bureau (10 personnes) quel était l'enjeu, l'urgence de l'évaluation. Construire avec eux le bon niveau d'interaction, restez sur du concret, peur de certaines notions "futurité" - groupe de travail d'une dizaine de régies avec tous les types de travail possible, avec eux que l'institut à construit leur modèle.

Faire une grosse revue de littérature sur les régies
groupe de travail sur référentiel d'évaluation
et un test

Interroge fortement les enjeux de l'évaluation
Projection par Tarek du support diapo de l'institut Godin -
Premier point : voir comment la question se pose non seulement après l'action mais aussi pendant et en amont.

Deux évaluations, sur une échelle régie et l'autre sur une échelle des projets (càd qu'une régie porte plusieurs actions et plusieurs projets)
Ils sont partis sur les éléments fondamentaux du projet à partir de marqueurs (un des marqueurs de l'institut Godin est de chercher des marqueurs...), avec la spécificité pour les régies là d'avoir énormément de "marqueurs" (projet tellement touffu)
Cela construit donc un point de vue qualitatif du projet :

  • la place de l'habitant

  • la capacité à aller chercher des personnes éloignées des dispositifs classiques

  • opérateur de co-construction de l'action publique locale

  • appropriation de l'espace public et création d'un sentiment communautaire

  • logique de citoyenneté locale

  • création de lien social

  • valoriser le travail par les permanents et les salariés en insertion

  • montée en compétence et professionnalisation

  • transversalité des différents services de la régie


Peu de ces éléments peuvent être chiffrés.

JB : est-ce que révélateur de marqueurs invisibles pour vous ?

Pas pour le national mais oui pour certaines régies , rappel de certains fondamentaux

Institut Godin a signalé qu'ils n'avaient jamais fait autant de marqueurs.

Première échelle - le projet

- appropriation de l'outil par les hbts
- questions de la gouvernance en regroupant des acteurs locaux : habitants, collectivités territoriales, bailleurs

Comment ensuite partage tout ça, infuse ?

Schéma des marqueur à l'échelle Projet - 9 marqueurs
Autour du projet il a 9 marqueurs, soit plus vers le "contexte" ou le "processus" ou les "résultats" ou la "diffusion"

Schéma des marqueur à l'échelle Régie - 11 marqueurs
Proposition de saucissonnage du projet
- fonction socio-économique (emploi local, création de richesse, opérations de gestion urbaine)
- fonction technico-urbaine
- fonction socio-politique
NB les régies ont le même découpage mais exprimé avec des notions plus simples !


Régie comme un "couteau suisse" - être un ensemblier, agir sur pleins de facteurs en même temps, pas axer QUE insertion professionnelle, voir même pas focalisé du tout uniquement sur ça.
Caricaturalement les jeunes viennent peu à la régie pour travailler car être vu par les copains en train de faire nettoyage passe mal

l'idée est d'avoir des échelles à chaque marqueur.
En gros chaque marqueur se décline en 4 niveaux / 4 échelles du plus faible au plus fort
se construit en discussion avec les partenaires
se servir de ce travail autour des marqueurs pour discuter
(idée de pouvoir mettre un/des chiffre(s) possiblement pour rassurer les financeurs / les partenaires si besoin donc)

pour chaque marqueur l'institut a rédiger des questions à se poser pour guider le choix du niveau correspondant
(exactement comme dans le caneva d'analyse des projets construits à partir des droits culturels)
Permet de pouvoir communiquer, le rendre illustrable, palpable
Faire de l'utilité sociale un prétexte pour communiquer, discuter, échanger et aussi pouvoir réajuster en interne, c'est à dire faire du commun !!! CQFD voire l'intro

> reste à tester et construire le 1er niveau de partage avec toutes les régies - faut s'en servir
outil non formater et fini, nécessite de s'en emparer

JB - Processus d'utilisation de cet outillage ? est-ce que cela permet auto-critique en interne ? fait penser aux travaux de culture 21, intérêt à les faire dialoguer.

Tarek : les régies veulent garder la main - le CNLRQ est un label privé, qui existe et est reconnu.
Comme notre projet est labellisé, on créé notre outil (demande d'être fort) - s’appuie sur l'argument du label

revendique sa propre évaluation - est-ce que cela va marcher ? On ne sait pas.

Le chiffre pas seule grille de lecture mais un ou deux chiffres pour rassurer les financeurs.
Oui cela doit servir l'interne. Nous n'avons pas encore réussi à avoir deux ou trois régies expérimentales pour tester - on attend ce retour d'expérience.

Espère être fort sur cet outil sans se faire tirer vers un unique
Doit on avoir une personne dédiée à ça ? (animation, menée)
Le Mvt national met des moyens financiers sur l'intervention de personnes extérieur durant 5 à 10j pour travailler le projet de chaque régie (demande bcp de temps et de mobiliser bcp de sous)


Pierre Smet : renvoyer la question de l'évaluation vers nos interlocuteurs qui demandent cette évaluation.
Inverser la tendance, nous aussi questionner les financeurs sur leur propre évaluation. Comment répond aux demandes de chiffres
ce temps d'évaluation pas reconnu comme du travail (donc pas financer au point même que les personnes le font souvent en plus en dehors du temps de travail) enjeu doit le faire reconnaitre comme du travail

Est-ce qu'il faut une personne dédiée sur ce projet ? parallèle avec le travail sur le projet associatif que nous avons pu financer.

Marianne :
- question IAE qui se heurtent aux indicateurs des DIRECTEs
  • parallèle sur le milieu médical où même les chirurgiens pestent sur les outils d'évaluation - qui n'incluent pas du tout les autres actes, accompagnements, suivis que ceux préconisés - permet pas de les faire exister

Tarek :
- IAE qd recrute personne éloignées de l'emploi, auront moins de productivité donc à des subventions pour aider au sr-encadrement, sur-formation, accopt social.... l'indicateur phare de l'IAE c'est la sortie positive (le graal !!)
Critères sont toujours un peu réducteur dans l'IAE le critère phare c'est la sortie positive. C'est réducteur, nous demandons la prise en compte des contextes territoriaux.

Une régie eut être pénalisé qd a der personnes encore plus exclues qu'ailleurs avec des tissus économique encore plus pauvres = nécessite de territorialiser et contextualiser
Demande dialogue de gestion (1x pas an mais svt à pas le temps, le fait de façon bâcler en 30 min et non 2h....)

Forte ambition de création d'emploi dans précédente mandature, donc ont été moins regardant...

Une structure d'insertion fait spécifiquement et principalement de l'insertion, pas une Régie qui a d'autres sujets avec.

Outil de réflexivité interne tout ce travail d'évaluation.

Florence M'Sili : même démarche dans les Centres sociaux - mise en débat et co-construction dans une structure, nécessaire sur le sens du travail, le sens du projet, mais quel enjeu global ? Liste de bonnes pratiques

JB : avoir une marée d'évaluation qui a pour objet de poser des questions et surtout pas d'apporter des réponses. Revendiquer l'artisanat (Fesefa) pour sortir du productivisme.

Fleur : Nous on revendique même un droit à l'inefficacité.
Tarek : Comment garder souplesse et artisanat quand il faut répondre à un appel d'offre ?? Pas évident

Pierre Smet : pour s'en sortir des difficultés identifités, on peut peut-être utiliser cette question à poser aux collectivités publiques / financeurs : vous, c'est quoi votre problème ?
sinon on a l'impression qu'il y a que nous qui avons des pbs !
Le hic c'est que ces interlocuteurs peuvent répondre à ça en "montant dans les tours" et en posant des pbs politiques macro auxquels on doit être outiller pour pouvoir répondre - ne pas se plier.
Par ailleurs, on remarque que plus les montants financiers sont importants et moins on a de militance face à la question des financements.

Didier - quelle définition de l'utilité sociale avez vous pris ? (car il y en a plusieurs... et par exemple on a peut-être pas celle de l'AVISE) pour construire ces marqueurs ?
Question de pourquoi sont présentés "besoins" et "problèmes" côte à côte dans ce travail ?

Tarek : fera suivre le petit texte instructif de l'institut godin qui est le début de ce travail - choix de cette terminologie de l'Utilité Sociale est voulu et revendiqué mais à notre sauce (surtout évacue l'Impact Social)

Besoins/pbs - raccourcis de "besoins non couverts" en "besoins" qui masque la logique que face à certains manquent cela devient un pb !



*
Première réunion du xxx 2022

Autour de la table

  • ANAS

  • Collectif Avenir Educ

  • Réseau REFER (Benoit)

  • Le MES (Bruno Lasnier)

  • Mouvement des Régies de Quartier (Tarek Taher)

  • UFISC (Gaelle Ferval)

  • Maison commune de la décroissance (Fleur)

  • Remix the commons (Frédéric Sultan)

  • Les Colibris (Loïc)

  • MRJC (Maël)

  • CAC (Gilles, Marianne, jbj)

  • Florence M'Sili

  • Collectif pour une éthique en travail social (Eric Denoyelle)



Parmi les infos échangées
Article recommandé lors de son intervention par Bruno Lasnier
https://www.alternatives-economiques.fr/timothee-duverger/apres-scandale-orpea-soutenir-ehpad-non-lucratifs/00102466
https://www.anas.asso.fr/
https://www.avenireducs.com/
https://www.reemploi-idf.org/

à propos du groupe SOS, une présentation de cette structure est disponible dans ce débat organisé justement en mars avec le cinéma La Clef (avec la participation également de J-Louis Laville) https://www.youtube.com/watch?v=O6Ooe-RCdww

Marianne, nous sommes sur des secteurs différents mais les constats nous rapprochent

questions
- quelles actions pourrait-on proposer
- qu'aimerait-on trouver dans cet espace de travail
- qu'est-ce qu'on aimerait y amener

Bruno
idée de réaliser une frise historique pour avoir des repères
avoir une histoire de la marchandisation en France
exemple sur site wikipedia l'article ne dit pas grand chose

Benoit
mettre à disposition une liste de question qu'on peut se poser soi même pour savoir où on en est
pour mobiliser et réaliser le travail pédagogique, ça peut être pas mal d'avoir un "effet miroir"
Qd on est dedans, on sait pas exactement à quel point on est dedans...

JBJ
réaliser un travail d'information factuelle
+ un travail d'analyse

Gaelle
attente d'un travail prospectif (qui peut d'ailleurs s'appuyer sur le livre "quel monde associatif demain"
peut-être faire avancer les 2 observatoires ensemble
- l'observatoire de la marchandisation
- l'observatoire des ltés assos
car on a là 2 observatoires d'un travail de sape du pouvoir d'agir citoyen associatif organisé et donc de la démocratie

Fleur
lexique pour avoir un manuel d'auto-défense contre la marchandisation
expliquer en quoi ces mots du NL nous posent pb
sur ce point, une ressource avec transrural https://www.transrural-initiatives.org/le-pouvoir-des-mots/

Marianne
oui justement une des idées est de construire un "lexique déconstruit"

Frédéric
ça vaudrait la peine de reprendre le document présenté par Marianne et de le retravailler.
De regarder cette proposition point par point
Un des enjeux importants : pour contribuer il faut mesurer ce que représente un tel engagement et ds quel espace on peut travailler ça
par exemple l'idée du travail sur le vocabulaire, on le fait depuis longtemps

donc quelle capacité on a de participer reellement à ce travail d'observatoire

Bruno
on a l'idée d'un tome 2 du livre
est-ce que sur 1 an, on pourrait avoir une journée d'étude acteurs-chercheurs sur cette thématique
sur cette idée de croisement entre regards des acteurs et regards des chercheurs

J-Michel
- question des outils qui sont utilisés et qui sont transmis dans des formations (exemple "méthodologie de projets")
c'est important à comprendre pour voir que les cadres dans le travail social n'ont plus l'esprit "travail social"
on a plus que des cadres gestionnaires

Montrer ce que produit la marchandisation : une société fracturée
les colos, les crèches, les ephad etc

il faut aller voir ça
et voir comment les termes sont utilisés pour produire ça

Derrière dire, si on veut pas de ça, qu'est-ce qu'on veut ?



Boite à idées/projets qui seraient portées par cet observatoire de la marchandisation
- langage commun / lexique pour lutter contre la marchandisation et la transformation du sens des mots
- financement de mesures d'impact globales permettant de valoriser l'impact direct des actions mais également d'avoir une approche plus fine sur le fait associatif, la qualité des actions menées, les plus-values en termes de capacités de coopération, etc. Afin de déconstruire les préjugés d'efficience marketés par le secteur marchand. Les résultats de ces mesures pourraient être diffusées sous formes de rapports, de