suite Charte d'engagement réciproque Ville de Paris - Associations


samedi 12 octobre 2019 - Paris


dans le cadre de JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATION « PAS DE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE SANS ASSOCIATIONS CITOYENNES »


9h30 – 11h30 Atelier de travail inter associatif sur le thème « Comment rendre efficaces des espaces de dialogues associations/collectivités territoriales ? L’exemple de Paris »
Animation : Jean Baptiste Jobard coordinateur du CAC et Christine Nedelec Présidente de France Nature Environnement Paris (FNE Paris)
Lieu : Peuple et Culture – 108 rue St Maur 75011 Paris

Les réflexions étaient ciblées sur la perspective de mise en place du Conseil Parisien des Associations (CPA) prévu dans le cadre de la charte locale d’engagements réciproques ville/associations signée par 60 associations- dont le CAC- avec la ville de Paris en juillet 2019.
A l’occasion de la journée du 12 octobre il a semblé intéressant de proposer aux associations un premier temps de travail permettant de préparer les échanges futurs avec la mairie de Paris.

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La rencontre a réuni une vingtaine d’associations et fédérations qui ont évoqué brièvement dans le tour de table d’ouverture les projets concrets qui leur ont fourni l’expérience d’un dialogue avec les collectivités territoriales (projet de rénovation urbaine d’Etouvie/Amiens, manifeste inter-associatif FNE Paris, etc…).

Les travaux en trois groupes ont ensuite permis d’aborder trois questions avec les préconisations suivantes :

1. A quelles conditions le Conseil Parisien des associations peut-il être intéressant ?


Un préalable est qu’il s’agisse d’une vraie démarche de concertation, d’un projet partagé entre la VDP et les associations, avec des garanties :
• le respect des valeurs des associations,
• la nécessité de tenir compte pour l’avenir des leçons des expériences précédentes (CICA..),
• une vraie représentativité des associations au sein du CPA en fonction des secteurs d’activités, des territoires et de la taille des associations (pas seulement les grosses associations ou les têtes de réseau)
• une implication et une présence des élus et des services opérationnels de la ville, des techniciens

Les usagers, les citoyens devront être interrogés en amont et leur avis pris en compte sur les sujets abordés.

De bonnes conditions de fonctionnement devront être respectées :

- des réunions structurées et un fonctionnement pérenne avec un groupe de coordination pour les organiser
- un conseil pas uniquement consultatif mais qui devra peser sur les décisions de la collectivité qui pourra prendre en compte les contre-propositions
- le CPA pourra être auto saisi par les associations à leur demande sur un thème
- un budget pour avoir les moyens de fonctionner
- la diffusion des synthèses et une communication en direction des citoyens

En résumé : un CPA indépendant, qui dispose de moyens de fonctionnement et qui exerce un réel pouvoir

2. Pour quelles raisons le Conseil Parisien des associations serait-il insatisfaisant ?


Pour trois raisons:
1. si les élus ne jouent pas le jeu et que le CPA n’est qu’un instrument pour avaliser leurs décisions ; il faut mettre en place un véritable processus de co-construction et la décision doit être le résultat de ce processus
2. si les services ne jouent pas le jeu, s’ils considèrent que les associations mordent sur leurs prérogatives, si les associations n’ont pas accès à l’information et n’ont aucune marge de manœuvre par rapport aux élus
3. si les associations ne jouent pas la représentativité réelle des différents secteurs, de tous les arrondissements, voire quartiers, et de la rotation des compétences (ne pas toujours envoyer les mêmes)

Pour un CPA opérationnel il faut que les associations préparent le travail ensemble en amont des réunions (qui l’organise?) et que les séances du CPA débouchent sur des décisions concrètes ayant un impact positif sur la vie des citoyens.

3. En dehors du CPA, comment un travail en commun entre la ville de Paris et les associations peut-il être réussi ?


Un travail en commun peut être réussi, cela dépend de la ville, des associations et du dispositif mis en place.

La « boussole » c’est le respect, la confiance réciproque, la mise en mouvement de l’intelligence collective et le dialogue.

- Il est indispensable que la ville se situe dans son territoire, celui de la métropole du Grand Paris et précise ses relations avec la 2ème couronne francilienne (cf. la lutte contre le projet Europacity, les plateformes logistiques, la question des déchets, les transports...) ;

- le diagnostic de l’existant, l’évaluation du travail accompli, la communication, le rendu compte aux usagers, aux citoyens doivent relever de la responsabilité de la ville et des associations ;

- les dispositifs de concertation doivent être inscrits dans la durée et harmonisés entre eux. Des moyens de fonctionnement doivent être alloués au CPA ;

- les associations doivent faire redescendre et remonter au niveau du terrain ce qui se passe au CPA et les attentes des associations locales. Pourquoi ne pas décentraliser le CPA dans les arrondissements?

- la ville doit jouer la transparence dans l’attribution des subventions aux associations.

En résumé une concertation basée sur le respect et le dialogue et un CPA inscrit dans la durée avec une autonomie et des moyens de fonctionnement.

Le débat entre les associations a mis en évidence la variété des thématiques à aborder (un tri est nécessaire) et le fait que peu d’associations ont participé à l’élaboration de la charte (rappel : 70 000 associations répertoriées sur Paris).

Il serait nécessaire de dresser une cartographie des structures, de leurs partenaires, de leurs caractéristiques (thème, secteur, quartier), de proposer une méthode de travail efficace.

Relevé de conclusions

Le CAC propose plusieurs initiatives :
- récupérer à court terme la liste des 60 associations signataires de la charte et leur faire part de notre volonté que soit organisée avec elles et la ville de Paris une réunion de travail pour anticiper la mise en place du CPA et définir une méthode de travail avec les services pendant les prochains mois (avant et après les élections municipales) ; Préparer en amont entre associations cette réunion.

- prendre un RdV formel avec l’adjointe à la maire (Pauline Veron) pour le CAC, FNE Paris et quelques associations. Objectif: voir dans quelles conditions mettre en place début janvier le CPA, à titre provisoire (afin que la démarche se poursuive, quelle que soit la municipalité qui sera en place après mars 2020).

- formaliser nos propositions concernant le CPA et la concertation avec la ville de Paris et faire un communiqué de presse inter associatif présenté par le CAC sur la refondation de la démocratie locale à Paris, incluant nos propositions.